Jeudi 19/03
Prise de notes collaborative : https://lite5.framapad.org/p/EPA
Intervention de Martine David (Eduter) sur l'accompagnement des projets d'établissement
Voir la présentation ppt
Elaboration et mise en oeuvre du projet (projet à prendre au sens des objectifs à atteindre, ce que l'on veut faire collectivement)
Le projet se construit chemin faisant.... avec les acteurs... qui évoluent dans des systèmes complexes et imprévisibles
Repérer les jeux d'acteurs (système d'action concret ; condition sine qua non pour amorcer le changement)
- Tenir des logiques collectives
- Comprendre le système d'environnement des acteurs, la nature des liens
- Privilégier l'approche systémique (quel ordre émane du système, globalement), car souvent pas le temps pour l'approche stratégique (= analyser tous les liens entre les acteurs et le système)
1. Cartographier acteurs et rôles
commanditaire ? stratège ? bénéficiaires ? opérateurs ? animateurs ?
pas forcément de scission entre ces rôles (une personne peut tenir plusieurs rôles)
Logique de projet différente de la logique hiérarchique : permet de sortir de la position hiérarchique
2. S'accorder sur l'étendue / l'ambition du projet
répartir les rôles
bien définir le rôle et l'échelle du projet
3. Gouvernance
pour assurer le pilotage du projet : petit groupe, afin d'optimiser le sentiment de responsabilité
4. Niveaux d'implication des acteurs
Rmq : souvent associés dans phase de diagnostic car facile mais ne crée pas la dynanimque de changement
information (minimum requis mais ne donne pas à tous les acteurs le même niveau d'appropriation des dimensions du projet)
consultation/contribution
Concertation/concialiation
Co-construction/recherche decompromis : véritable association pour élaborer des décisions
Etre clair au moins avec les décideurs pour savoir quelle sera l'implication des acteurs
5. Partir des intérets personnels (représentations, préoccupations, valeurs)
Un des rôles des accompagnateurs = garder des traces de ce qui se fait, afin de constituer un socle évolutif pour la construction du projet
6. S'autoriser à rêver, créativité
7. Démarche : sens et contenu sont à construire de concert
Volet stratégique et volet opérationnel : fortement liés ! Construire le projet en faisant des allers-retours entre les deux (que fait-on ? que veut-on faire ? est-ce réalisable ? ...)
Faire le deuil d'un grand diagnostic exhaustif préalable : c'est le meilleur moyen d'y passer beaucoup de temps, et de ne jamais passer au projet => préférer partir des préoccupations et des représentations des acteurs
Privilégier la problématisation : le diagnostic est ciblé car il cherche à répondre à une question précise => on ne recherche que les infos qui répondent à la question
Veiller à l'équilibre du système tout en voulant le modifier
La posture de l'accompagnateur = maintenir la relation entre les acteurs
Relation instituée (rapport)
Relation "avec des vrais gens" de type bavardage avec des voisins (lien)
L'accompagnateur ...
n'arrive pas avec un kit tout fait
écoute, trie, classe, prend des notes pour laisser des traces
mais : ne prend pas parti, ne fait pas à la place de.
Table ronde (animée par Paul Olry, Eduter Recherche) - Comment faire adhérer le collectif à un projet EPA ?
- Bertrand Omont : conseiller agricole CA27 (activité aujourd'hui réduite) + Casdar Changer (évolutions des métiers de conseil) + ancien enseignant en maison familiale
- Pascal Dagron : AC3A (association chambres) + Casdar Stratégie
- Raphael Sourisseau : administrateur CIVAM
- Emmanuel Bon : chargé de mission ADT (+ DRIF Haute-Normandie)
- Christophe Dempierre : chargé de mission ADT (Picardie + niveau national ; coordinateur du PREPA)
Intervention de Bertrand Omont : Comment faire adhérer des personnes pas forcément réceptives au changement ?
Important de savoir qu'on est soutenu (légitimité) pour l'action.
Ne pas mener des actions en cachette ! Il est important que le cadre dans lequel l'action se fait soit assumé par l'autorité de pilotage.
Repérer les "volontaires cachés", les personnes adhérentes au projet qui peuvent servir de levier
Retour d'expérience personnelle :
sentiment collectif de découragement dès le début d'un projet
a utilisé son expérience en maison familiale (où penser en dehors du cadre pour amener des élèves à l'examen est une nécessité !) => "Oser lâcher les cadres habituels"
neurosciences : un animal cherche à faire ce que font les autres (pour avoir + de chance de se reproduire) donc faire autrement n'est pas "naturel"
arrêter de prétendre qu'on sait de plus en plus de choses, arrêter d'inventer des connaissances qu'on n'a pas
=> on ne fait que diminuer l'espace de liberté des gens !
=> attention au poids culturel écrasant de la "force de la science"
=> cultiver la "connaissance du doute" : savoir exactement ce qu'on risque ; ne pas avoir peur du doute, au contraire, se dire que dans le doute, on ne peut pas perdre à chaque fois
d'ailleurs, la simple observation empirique nous montre que beaucoup de chemins différents mènent au même endroit, que les gens qui innovent "y arrivent" quand même, et souvent plutôt bien ...
Intervention de Christophe Dampierre et Emmanuel Bon
- Christophe : Présentation de la mission ADT/DEI dans les DRAAF (/SRFD)
Domaines d'intervention : mobilisation des exploitations, tiers-temps, chef de projets, mobilisation sur les projets dont EPA, faire du lien avec le national (animateurs réseaux)
Lien avec le BDAPI
Question de légitimité de ces chargés de mission ADT/DEI (pas de fiche de poste, de référentiel métier sur le sujet).
Dans un contexte de forte régionalisation et de + en + d'injonction du niveau national
Va de 1% d'ETP à 1 ETP selon les politiques régionales.
Mission transversale dans les DRAAF : permet de mettre du lien entre les différents services d'une DRAAF
- Emmanuel : Présentation au niveau régional
posture de l'animateur :
lien avec la mission des référents EPA ; liens avec les rapports humains (confiance entre les acteurs). Dans un réseau, transaction entre l'individuel et le collectif.
permet de faire des économies d'échelles : aider à faire ce qu'individuellement on ne peut pas faire
Animation collective : un réseau ne se décrète pas, il se construit. Il y a un temps essentiel pour construire la culture commune et faire adhérer au projet.
méthode de travail : faire circuler de l'info, proposer une méthode de travail, produire de l'info. Un réseau qui existe est un réseau qui produit. Le réseau se crée une identité par (pour ?) lui-même et vis-à-vis des partenaires.
Quoi de neuf depuis EPA sur l'animation ? Pas grand chose... => encourager l'émergence d'une culture commune entre les partenaires
Intervention de Pascal Dagron
CASDAR Stratégie "enseigner à produire autrement avec les outils de la stratégie" (http://www.ac3a.fr/missions_projets.php?m=3&p=casdar-strategie&mb=3)
Réflexion partie du besoin des agriculteurs ; difficulté qu'ils ont de choisir pour évoluer. --> former des conseillers (+ de 200 formés) ; 500 agriculteurs accompagnés --> pas très efficient
Les jeunes conseillers + en difficulté pour accompagner (au moins au départ)
--> Casdar Stratégies :
- obj : regrouper les acteurs qui interviennent sur la stratégie (se connaître) pour produire des outils communs
Utilisation de la méthode Perfea, testée dans des lycées agricoles
Objectif de proposer des contenus pédagogiques pour agriculteurs, étudiants, conseillés. Films, ....
7 juillet APCA avec Resolia : restitution d'un projet Européen "Strech-training"
Intervention de Raphaël Sourrisseau pour le réseau RAD/CIVAM
Voir la présentation de Raphaël
Fonctionnement de groupe prioritaire ; échanges de pair à pair ; échange d'information "bottom-up" (partant de la base)
Exemple de démarche : outil du groupe caprin du CIVAM HB; exposé sur la méthode du "fil rouge"
Le groupe détient une partie des réponses aux questions qu'il se pose
Comment prendre en compte l'hétérogénéité du groupe et les attentes personnelles de chacun de ses membres.
Nécessité de "prendre plaisir" --> convivialité
Partenariats variés pour accompagner le groupe (spécialistes / technologie / transformation / recherche / développement)
Difficulté de la position d'animateur : se mettre à distance de la connaissance technique, ne pas confondre avec la position de formateur ... malgré la demande de certains publics, qui demandent justement de la formation ! Mais toujours garder à l'esprit que l'animateur propose, met en contact ... tout en s'interdisant de faire des apports au groupe !
Faire en sorte qu'une dynamique de groupe soit productive.
Revenir régulièrement sur ses pratiques d'animateur/accompagnateur.
Discussion avec la salle :
- Jean Simonneaux : n'y a-t-il pas aussi un verrouillage sur la manière de penser l'apprentissage : métaphore de la pensée stratégique, behavioriste - sol inerte versus pensée constructiviste - sol vivant ?
- Martine David : comment enseigner le passage à la pensée stratégique (cf. changement de nom de l'ACSE) ? = grosse question posée en ce moment dans l'enseignement
- Marie-Angélina Magne : que mettez-vous derrière le terme de "stratégie" ?
Pascal Dagron : terme utilisé pour inscrire l'exploitation agricole dans le futur et dans des éléments contextuels (mutations/évolution qui font que les exploitations ne sont plus autant protégées par l'environnement institutionnel (PAC...)). Le contexte n'est plus aussi simple, il a fallu façonner un terme qui exprime l'adaptation nécessaire à un contexte changeant. Ce terme n'a pas été chois pour sa connotation militaire, il désigne davantage la nécessité des agriculteurs de prendre des décisions autonomes. => "Stratégie : c'est rendre l'autonomie à l'agriculteur"
Emmanuel Bon : la stratégie est le cheminement, les moyens mis en oeuvre pour atteindre une finalité. Il faudrait sans doute remplacer le terme "stratégie" par "prospective".
Bertrand Omont : le stratégique a l'ambition de traiter la globalité, la complexité ; idée du temps long (s'oppose au temps court de la notion de "tactique"). Egalement partager le fait que l'exploitation agricole ne peut plus fonctionner "comme avant". L'environnement n'est plus externe à l'exploitation, ce n'est plus quelque chose qu'on fait "en plus, si on est gentil", mais c'est un vrai facteur de production. On n'a plus le choix, il faut prendre en compte les régulations naturelles dans la production.
Pascal Dagron : difficulté de la position de conseiller : possède des connaissances mais doit toujours penser à prendre en compte la position, les choix, les souhaits de l'agriculteur en face
- Marie-Angélina Magne : expérience de conseillers en tension avec leurs institutions ... Des expériences / conseils pour des stratégies d'évitement ?
Bertrand Omont : on a des "mandats de liberté"
Emmanuel Bon : conception que l'on a de référent : des experts agroécologues ou une mission d'animation ? Très clairement, d'animation. Animer un "mécanisme de réassurrance" pour ne pas laisser les gens seuls avec leurs interrogations : échanger, analyser, c'est un premier pas pour ne pas décourager le collectif de poursuivre.
Conclusion de Paul Orly :
- Comment fait-on pour passer d'un travail collectif à un collectif réuni autour de cette action ?
- -> Condtitions techniques : s'y prendre autrement, comment ? Le groupe doit produire, il y a des volontaires cachés à débusquer, faut-il un fil rouge qui permet de constituer le groupe, quelle est la culture de ce groupe par essence hétérogène ?
- -> Conditions de mobilisation du groupe : transparence, contenu, postures, faire à la place de quand il faut (normalement non, mais il ne faut pas se cacher que pour maintenir une dynamique de travail, l'animateur a un peu + de boulot que les autres),
--> Conditions politiques de mise en oeuvre : confiance, culture de groupe ...